
Ed McLean
Vétéran de la marine, ED McLean est connu pour avoir écrit le plus célèbre mailing pour Newsweek il y a presque 45 ans, peu de temps après avoir été embauché par le directeur de la diffusion de l’hebdomadaire, Arthur « Red » Dembner.
Expédié à plus de 100 millions de consommateurs pendant presque deux décennies, le premier paragraphe est considéré encore comme un des plus copiés au monde. Il commençait ainsi :
« Cher lecteur : Si la liste sur laquelle j’ai trouvé votre nom est un signe quelconque, ce n’est pas le premier – ni le dernier –courrier d’abonnement que vous recevez. A vrai dire, votre niveau d’éducation et vos revenus vous placent hors de la population moyenne et font de vous un prospect hautement apprécié pour tout, à commencer par les journaux, jusqu’aux fonds communs de placement »
Originaire de Chicago et ayant eu une jeunesse libre et sans attaches, McLean passait son temps à la Nouvelle-Orléans faisant du porte-à-porte pour vendre des pots et des casseroles et écrivant des annonces publicitaires.
A l’âge de 20 ans il vint à New York, pendant le blizzard de 1947, et y mena une vie de bohème comme romancier et dessinateur en herbe. Cependant, rien dans sa jeunesse ne laissait présager une carrière dans le marketing direct. Ses amis étaient Wallace Wood, Robinson Jerry, Burne Hogarth et d’autres dessinateurs et il faisait aussi des gravures pour Will Eisner.
Il a également fait les petits boulots que tant d’auteurs et d’artistes débutants font depuis toujours—dans un restaurant de Bickford et faisant du porte-à-porte pour vendre des photos de bébés à Brooklyn. Il avait un don inné pour ça. « J’étais jeune, j’avais un beau visage imberbe et poupin»
On rapporte que McLean aurait dit en 1995. « Et j’élargissais mon réseau de clients. Si une femme avait un bébé, il devait y avoir une grand-mère quelque part aussi. » Mais un jour, sur Eastern Parkway, un chien l’a mordu à la cheville et deux semaines plus tard un autre chien l’a mordu à la même cheville. « C’est comme ça » dit McLean en riant.
Il abandonna ces petits boulots et commença à faire du copywriting pour le service publicitaire de la radio et pour Sky Publishing (un éditeur de magazines de vrais détectives).
En 1959, McLean reçut un appel du Newsweek pour une interview d’embauche. Il raconta à son interlocuteur qu’il avait fait le métier de reporter à la Nouvelle-Orléans et il croyait que l’homme qui l’interviewait était un éditeur.
Mais cet homme, Red Dembner, cherchait un copywriter pour la publicité par correspondance. Finalement, Red lui dit : « Reprenons du début. De quoi sommes nous en train de parler ? », se souvient encore McLean. McLean rédigea quatre courriers d’essai au cours du week-end, décrocha le travail, et sous la tutelle de Dembner, passa maître du courrier publicitaire de quatre pages.
C’est là que McLean, qui écrivait également des rubriques pour The Village Voice et Fire Island News, rédigea ses lettres les plus célèbres. Le message ci-dessus fut la référence publicitaire de Newsweek pendant 20 ans.
En ce temps, le mailing était appelé la base remarquait McLean. La lettre qui battait l’ancienne de 12% à 15% devenait la nouvelle base. « Certains croyaient qu’il fallait apporter des petits changements, mais j’ai appris à ne pas bricoler de vieux mailings, » dit-il. Les « gens aimaient employer l’expression ‘mailing du même cru’ mais je crois que c’est de l’anti-test. Les innovations sont meilleures. «
McLean rejoignit bientôt l’agence de J. Walter Thompson et il rédigea des annonces publicitaires pour Pan American, Phillips Petroleum et le Reader’s Digest. Ogilvy, Benson et Mather, ainsi que l’agence se nommait en ce temps, lui firent une offre.
Inspiré par Ogilvy, McLean écrivit une de ses plus grandes séries de lettres en 1965, pour vendre des voitures diesel pour la filiale nord-américaine de Mercedes-Benz. La première, signé par le PDG de Heinz C. Hoppe, disait ceci :
Cher Monsieur,
« Laissez tomber, Heinz, » me disaient les experts. « Vous ne la vendrez jamais ici. » Ils parlaient de la Mercedes-Benz 190 Diesel – une voiture que plus de 500 000 personnes possèdent et conduisent tous les jours de l’autre côté de l’Atlantique. Les Américains ne l’achèteront pas, disaient-ils. « Pourquoi payer $4.068 pour une voiture allemande avec un moteur bruyant alors que pour $891.37 de plus, on peut avoir une Cadillac ? » J’avais raison de croire que les experts avaient tort.
Cette lettre a vendu des voitures, et elle a gagné une récompense du Gold Mailbox, le précurseur des Echoes. McLean quitta Ogilvy en 1966 pour fonder son agence en partenariat avec Walter Wientz.
Mais l’association ne dura que quelques mois puis McLean débuta sa carrière indépendante, et dans les décennies à venir il écrivit des milliers d’excellentes annonces. Il est décédé à l’âge de 77 ans.